Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Toujours sur le chemin de nos vacances en Savoie, nous continuons notre flânerie dans le Morvan, ce pays de lacs et de forêts.
Ce matin là nous avions projeté la visite de Bibracte, la capitale gauloise eudéenne, sur le Mont Beuvray et nous étions très en avance pour la visite. Je pourrai en profiter de pour vous parler de villa gauloise, de Vercingétorix ou même de queules (ces arbres tordus) mais non, je vais vous parler d'un sujet beaucoup plus économique, voire consumériste : les sapins de Noël.
Revenons à notre attente. Disposant de suffisamment de temps, nous en profitons pour monter au Mont Folin tout proche.
Après Glux en glenne, c'est d'abord une belle route qui s'enfonce sous une voûte de feuillages qui jouent avec la brume matinale et le soleil.
Un peu plus haut, les feuillus laissent place aux sapins, fiers, élancés, vigoureux.
Les forêts sont magnifiques et partout de jolis chemins donnent envie d'entamer une promenade matinale mais nous devons surveiller nos montres pour ne pas manquer l'heure de notre visite programmée. Nous nous contenterons de quelques haltes pour nous emplir de merveilleuses odeurs de sous-bois.
Je pourrai arrêter là l'histoire de ce petit moment matinal revigorant mais ce serait passer à côté de l'occasion de découvrir une "industrie" essentielle pour le Morvan : la production de sapins de Noël.
Tout au long de nos promenades, nous sommes intrigués par de larges coupes de bois dans les forêts.
Dans ces parcelles de jeunes sapins de différentes hauteurs poussent en lignes régulières. Ils sont beaux, vigoureux, arborant une belle forme pyramidale. On dirait des sapins de Noël et ce sont des sapins de Noël
Mon sapin de Noël, le vôtre, celui qui orne la place du village et même celui qui trône chaque année au Palais de l'Elysée ont de fortes chances d'avoir poussé ici sur les pentes boisées du Morvan.
Celui ci sera traité avec beaucoup de soin.
Choisi sur pied, en novembre, par le chef jardinier de l'Elysée, coupé puis transporté avec précautions en descendant les canaux, il éclaire la cour de l'Elysée du haut de ses 14 mètres.
Dans le Morvan, les hivers sont rudes, froids et humides et les étés sont rarement aussi secs que celui que nous venons de vivre. Les sapins y trouvent des conditions idéales pour se développer harmonieusement. Et c'est une aubaine pour la région qui a connu (et connait encore) de grosses difficultés économiques. La culture des sapins de Noël est devenue une vraie industrie indispensable à la région.
Quand j'étais petite, mon père allait coupe un sapin dans la forêt. il choisissait avec soin parmi les jeunes plans qui avaient germé dans les bois celui qui ornerait la maison le matin de Noël Il faisait attention à couper des pieds un peu rétifs pour favoriser la pousse des plus beaux arbres. Alors notre sapin était souvent un peu tordu et bancale mais il nous réjouissait.
Aujourd'hui, je choisis toujours avec soin mon sapin, mais je n'ai pas les mêmes critères. La taille, l'espèce, le prix sans oublier l'odeur s'invitent dans mon choix.
En une génération les habitudes ont bien changé. Mais savez-vous à quand remonte la tradition du sapin de Noël?
D'abord païenne, elle était liée au solstice d'hiver et surtout célébrée dans les Pays nordiques et celtes. Les sapins, symboles d'arbres étaient décorés de pommes rouges, de blé et de fruits
C'est en Alsace qu'il apparaît en premier vers 1521 et ce sont les protestants qui l'adoptèrent en premier pour se différencier des catholiques qui avaient choisi de célébrer Noël avec une crèche.
Puis c'est Marie Leszczynska l'épouse de Louis XV qui l'a introduit à la cour en 1738.
Peu à peu il a investi nos maisons jusqu'à devenir l'indispensable témoins des cadeaux de nos chères têtes blondes et brunes.
Le premier producteur de sapins de Noël fût Les Pépinières de Moux. Dès 1930, un suisse, Mr Mieville qui avait une activité de pépiniériste, répondit à la demande dun pharmacien qui eut le premier, l'idée de cultiver des sapins de Noël et de les vendre à Paris. Le succès est immédiat. En 1936, les sapins de Moux en Morvan faisaient vivre 40 personnes à la pépinière.
Des camions lourdement chargés quittent le Morvan pour la capitale.
photo du Net
De nos jours, c'est dès le 10 novembre que les sapins commencent à être coupés et conditionnés dans l'attente... de dessécher dans un appartement surchauffé.
Les chiffres proviennent du site du ministère de l'agriculture : aligrami et de l'association française du sapin de Noël dont les sites sont en liens plus bas
Voilà, j'étais partie pour vous parler des belles forêts du Mont Folin et j'ai parlé économie, consumérisme, traditions etc. C'est comme dans une balade du dimanche, on sait d'où elle part mais on ne sait jamais oû elle va se terminer.
J'ai encore bien des choses à vous dire sur le Morvan, les queules, les maisons de lait, le flottage à bûches perdues et bien sur Bibracte et les Eudéens, ..alors, à bientôt pour de nouvelles balades morvandelles.
Portez-vous bien et faites de belles balades