Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Il y a de longs mois que ce blog est au repos et je crois qu'il n'y a pas mieux que la visite d'un jardin remarquable pour une reprise tout en douceur.
Nous prenons la direction de la Dordogne pour passer un agréable moment dans les jardins d'Eyrignac qui se présentent sur leur documentation comme, "le plus beau jardin du Périgord". Labellisé "jardin remarquable", il a obtenu ** par le celèbre guide Michelin et même *** pour son allée des charmes.
Voici ce qu'en dit le fameux guide vert :
Heureuse réinterprétation du style à la française. Ce jardin, planté surtout de végétaux à feuilles persistantes peut s'apprécier toute l'année. Inscrite dans les lignes courbes d'un domaine de 200 ha au coeur du Périgord noir, cette composition tirée au cordeau habille un charmant manoir. En parcourant les allées de topiaires, on admire l'invention des broderies de buis, les chambres de verdure les ifs au carré, tout en se laissant surprendre et conquérir par la beauté des perspectives.
Sept jardins, alimentés par sept sources offrent une agréable diversité de paysages.
Je vous invite à me suivre pour une agréable promenade dans une bulle de chlorophylle et sous un soleil de plomb, mais je ne me plains pas de la chaleur qui nous a tant manqué jusqu'ici..
On parvient rapidement à l'allée des charmes. Longue de 100 mètres, elle impressionne par la taille impeccable des ifs en colonnes autour desquels les charmes viennent s'enrouler.
Une photo aérienne donne une meilleure idée de l'organisation rigoureuse de ce jardin de topiaires.
photo aérienne tirée du site Belles Demeures
Face à l'allée des charmes, une allée ombragée nous conduit à une pagode qui nous invite au repos mais nous ne sommes qu'au début de notre visite et nous ne nous attardons pas.
Nous poursuivons notre déambulation dans les allées bordées d'ifs taillés tout en profitant de l'ombrage bienvenu des grands arbres.
Là, nous sommes invités à marcher (sans chaussures) sur l'épaisse pelouse entre les buis taillés.
Nous voici près du manoir d'Artaban. Ce sont les pierres blondes de Sarlat qui lui donnent cette couleur chaude qui s'accorde si bien avec le vert environnant.
L'ancien manoir familial a été reconstruit en 1653, à la suite de l'incendie par les troupes du Prince de Condé, en représailles à la prise de position de son propriétaire, pour la défense de la cité de Sarlat.
Depuis 500 ans, ce sont 22 générations de la même famille qui se sont succédées sur ces terres.
Au 18e siècle, on a commencé à profiter des sept sources qui jaillissent sur le domaine pour installer un jardin d'agrément. Suivant les modes, il fût d'abord tracé à la française, puis à l'anglaise et finit par tomber dans l'oubli et enfin totalement abandonné.
C'est le père de l'actuel propriétaire, Gilles Sermadiras de Pouzols de Lile , qui peu enclin à poursuivre la charge notariale héritée de son père, a préféré se consacrer à la renaissance des jardins. C'est dans les années soixante qu'il entreprend de repenser totalement les jardins, selon son inspiration. Il y consacra toute sa vie. Aujourd'hui, c'est son fils Patrick qui poursuit son oeuvre avec la même passion.
Six jardiniers entretiennent le jardin et ses 300 topiaires pour que, chaque année, 90 000 visiteurs s'émerveillent, comme nous, d'un moment qui se situe entre la promenade et le rêve.
Pour la petite histoire...
J'ai cité le manoir d'Artaban et cela vous a probablement fait penser à l'expression "fier comme Artaban". Et vous aviez raison d'y penser car le personnage d'Artaban a bien un lien avec cet endroit.
Il faut remonter au 16e pour trouver dans le roman en 13 tomes de Gautier Costes de la Calprenède consacré à la vie de Cléopâtre un personnage d'une fierté frôlant l'arrogance et nommé Artaban.
Le romancier était un membre de la famille d'Eyrignac et c'est probablement cet endroit où il séjournait qui lui a inspiré le nom de son personnage. C'e n'est pourtant que bien plus tard que, Marivaux a employé l'expression "fier comme Artaban" dans son ouvrage "La vie de Marianne". L'expression fut reprise jusqu'à devenir courante aujourd'hui avec, parfois, ses détournements amusants.
Notre promenade se poursuit parmi les topiaires dont certains, au loin, sont en création.
Le jardin romantique éclairé de fleurs blanches prend un petit air asiatique.
Tous les lundis soir d'été, une soirée blanche permet de pique-niquer sur ces pelouses avec pour seule contrainte, de s'habiller de blanc. Une belle initiative qui rencontre un grand succès.
Nous aurions pu, avec plaisir, passer davantage de temps dans ce très joli jardin. Nous en avons vu l'essentiel, mais nous aurions apprécié flâner en profitant de points de vue, de perspectives différentes et de détails charmants. Le temps nous a manqué.
Des sculpteurs présentent leurs oeuvres, métalliques et colorées, sur les pelouses impeccables. Comment font-ils pour que ce soit si parfait? Ma pelouse ne ressemble pas vraiment à ça...
Un peu à regret, nous laissons picorer les petits vers qui doivent abonder dans cette belle herbe grasse et nous diriger vers notre étape pour la nuit. Où irons nous demain? Probablement vers un des nombreux villages labellisés "plus beau village de France". Il y en a pléthore dans la région, Curemonte, Carennac, Loubressac, Beaulieu-sur-Dordogne, il nous reste à choisir...
Merci de m'avoir suivie dans la visite de ce très beau jardin.
Passez une belle journée, ici ou là et portez-vous bien.
Tanielie
Les jardins d'Eyrignac