Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Il y a bien longtemps que je n'avais pas (re) visité la très belle chapelle de Champigny sur Veude. Un très beau samedi de septembre nous a donné l'occasion de partir en balade en Touraine. Après une belle promenade dans les rues de Crissay sur Manse (classé plus beau village de France), c'est en fin de journée, dans un très belle lumière que nous avons visité ce beau domaine.
Nous sommes ici en Touraine, tout près de Chinon et des châteaux de la Loire.
Un immense parc s'étend devant la chapelle construite en tuffeau la pierre blanche de Touraine. Sa flèche élancée et son toit d'ardoises s"harmonisent à merveille avec le petit village tourangeau.
Mais pourquoi porte-t-elle le nom de "Sainte Chapelle" tout comme sa très célèbre sœur parisienne?
Quand on parle de la Saint Chapelle de l'île de la Cité, on fait référence à Louis IX le Prudhomme mieux connu sous le nom de Saint-Louis. Bien que de façon plus éloignée, cette chapelle est, elle aussi, liée à Saint Louis.
Elles étaient dix chapelles en France à porter le nom de Sainte Chapelle, toutes construites sur le plan de celle de Paris, trois ont disparu avec le temps et elles restent sept à porter ce nom aussi prestigieux et symbolique qu'étonnant.
Quelles étaient les conditions pour qu'une chapelle bénéficie de ce titre?
Elle devait :
Les caractéristiques architecturales sont ici respectées mais comment est elle liée à Saint Louis?
Elle fût construite en 1498 par les Bourbon-Vendôme.
A la fin du XVème siècle ce sont les les Bourbon-Vendôme qui sont propriétaires du domaine. Louis de La Roche-sur-Yon, sixième et dernier fils de Saint-Louis, décide de construire ici, un magnifique château. En 1507, il y prévoit d'y édifier également une chapelle qui, comme il en avait le privilège, aller porter le qualificatif de Sainte Chapelle.
L'ensemble fût terminé par son fils Louis II de Bourbon, duc de Montpensier en 1543. Il ne reste rien du château mais la chapelle nous est arrivée en parfait état de conservation malgré le feu, les guerres et... les japonais .
Deux siècles après la construction du château, le cardinal Richelieu décida d'édifier à moins de 7 km de la cité des Bourbon-Vendôme. une ville nouvelle qui porterait son nom "Richelieu" et un château majestueux . L'ambitieux cardinal, jaloux de son voisin n'acceptait pas qu'il puisse lui faire de l'ombre. Radical, il acheta la propriété de Champigny à Gaston d’Orléans et ....détruisit le château ( et en utilisa les pierres pour son propre château) ‒ on ne peut plus que l'imaginer dans la perspective de la cour d’honneur et face à la chapelle ‒ mais il conserva les communs.
La Sainte-Chapelle aussi était de trop pour Richelieu. Il fallut l'intervention de l'évêque de Poitiers et du pape Urbain VIII pour qu'il renonce à la détruire comme il en avait l'intention.
La voici donc une première fois sauvée de la destruction.
Le tuffeau conserve sa blancheur et donne au bâtiment cette allure si élégante qu'on retrouve à Chenonceaux, Chambord ou Azay le Rideau.
Un péristyle court le long d'un côté de la chapelle. Il présente par endroits des décors fleuris recherchés.
Sur la porte d'entrée, la vierge est représentée avec une opulence de fruits.
L'entrée dans le monument surprend moins par l'imposante nef blanche que par la lumière qui pénètre à flots dans l'édifice. Les verrières sont immenses et donnent au lieu ce caractère unique.
Les vitraux sont classés monuments historiques. Ils retracent la vie de Saint Louis et affichent par couples, ses descendants. Les Bourbon Montpensier. L'ensemble saisit par son unité.
Belle idée de cadeau de mariage!
Louis II de Bourbon, duc de Montpensier, s'est marié en 1538 avec Jacqueline de Longwy, fille du seigneur de Givry. C'est l'oncle de l'épouse, le cardinal Claude de Longwy de Givry, évêque de Langres, qui a offert aux jeunes époux, les onze verrières et la rose occidentale qui décorent la chapelle.
Ces verrières racontent trois histoires sur trois niveaux :
sur le niveau du bas sont représentés, les couples formant la généalogie des ducs de Bourbon Monpensieur à partir du couple de Louis IX et de Marguerite de Provence.
Sur le niveau intermédiaire c'est la vie de Saint-Louis qui est racontée dans ses étapes principales.
Le niveau supérieur , ce sont des séquences de la vie du Christ.
En 1711, un ouragan a endommagé les verrières. Elles sont déposées et mises de côté. Le propriétaire suivant, Mr de Quinson qui vient d'acheter la chapelle, fait remonter les vitraux mais avec quelques erreurs d'ordre. Il faudra attendre 1864 pour que les vitraux retrouvent leur lustre et leur ordre primitif. C'est la seconde fois que les verrières sortent indemnes.
Mais un siècle plus tard c'est la seconde guerre mondiale qui les menace. Pour éviter pillages et destruction, elles sont à nouveau déposées. Les vitraux sont à nouveau restaurés par l'atelier Durand en 1974.
On aurait pu les croire sauvés mais des investisseurs japonais eurent envie le les emporter au pays du soleil levant. Heureusement, l'Etat s'opposa à leur départ et c'est désormais un couple de New-yorkais qui est propriétaire du domaine. Ils séjournent fréquemment au château. Espérons qu'ils préserverons ces vitraux, classés Monuments Historiques dès 1911.
Henri de Bourbon duc de Montpensier, en prière, occupe la partie centrale de la chapelle.
Un arbre généalogique des rois de France m'a rappelé que je mélangeais beaucoup les choses...
Merci de votre visite sur mes pages. Passez une bonne journée.
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