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Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore

"La bourrine à Rosalie" a les pieds dans l'eau.

Comme son nom ne l'indique pas, le marais breton se situe en Vendée près de Challans,  juste à l'arrière de la côte vendéenne à hauteur de la station balnéaire de Saint-Jean-de-Monts. Cette région, anciennement submergée, se situe par endroits jusqu'à un mètre au dessous du niveau de la mer.

Des moines ont bien crée des fossés pour assécher et cultiver les terres mais, chaque hiver, le bocage tout proche laisse couler ses eaux vers la mer et inonde le marais .Il y a bien les étiers qui drainent l'eau mais on ne peut les ouvrir qu'à marée basse.

Voilà pourquoi, en hiver, la "bourrine à Rosalie" a les pieds dans l'eau

 

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Rosalie "une femme simple au grand coeur" a passé toute sa vie dans cette bourrine construite vers 1800, murs en torchis de paille et toit en roseaux parfaitement alignés. Elle ne l'a quittée qu'au terme de sa vie en 1971.

La bourrine arrive à nous dans son état premier, devient musée et nous permet de comprendre la vie des maraîchins .

Les maraîchins et maraîchines  

Ces gens simples  étaient bien trop pauvres pour acheter un terrain et construire une maison mais une coutume bien particulière leur permettait cependant de se construire un toit. Et vous allez voir que l'expression est adaptée! 

Le maire leur attribuait une parcelle de terrain qui devenait leur propriété à condition que la maison soit construite en une nuit. Le contrat était rempli si, au petit matin, la fumée sortait de la cheminée. 

Cette générosité ne coûtait rien à la commune puisque ces terres gagnées sur l'eau n'appartenaient à personne.

 

Ces maisons ont donc, on le comprend bien, une structure réduite au minimum : des murs, une charpente disparate, un toit de roseaux récoltés alentours et une cheminée! Pas de plafond, pas de cloisons, rien sur le sol, juste de la terre battue. 

Les terres ne sont pas très productives, alors on élève un peu de bétail et  surtout des canards, peu difficiles et.... qui adorent les ....mares ! On les vend au marché de Challans. Les conditions d'élevage devaient être bonnes puisque depuis Challans a obtenu une AOC " Canard de Challans"

Reste que les conditions de vie étaient difficiles et comment se déplacer dans ces terrains gorgés d'eau. Il faut bien aller au marché vendre son beurre et ses canards ou gagner quelques sous en faisant le ménage dans une riche famille de Sallertaine.

Deux moyens  possibles :

La yole 

Non, non pas celle des clubs nautiques mais celle des marais. C'est une embarcation à fond plat qui permet de circuler dans les étiers peu profonds. On l'utilise encore dans le marais poitevin pour transporter le bétail d'un champ à l'autre ou pour se promener et c'est très agréable!

Le ningle

Quand il s'agit de se déplacer dans les champs,  on utilise le ningle une sorte de grande perche de bois qui permet de sauter par dessus les canaux à la manière du saut à la perche!

L'humidité pour les rhumatismes et le ningle pour conserver la souplesse!

Cette bourrine est transformée en musée, d'autres se sont modernisées, la plupart sont devenues des résidences secondaires.

 

Le pailler est recouvert de cordes de chanvre pour résister au vent de la mer toute proche que rien ne freine, ni forêt ni dune.

 Et si en sortant de chez Rosalie, si vous alliez voir les étiers et  les pêcheries aux alentours?...

J'espère que ce passage par une habitation traditionnelle de gens simples, de ces gens dont on ne parle pas, vous a intéressé(e), quoi qu'il en soit,  je vous souhaite une excellente semaine.

Passez une belle journée et surtout faites de belles balades.

 

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