Une balade ligérienne sous un soleil d'hiver (49)

Chaque fois que nous le pouvons, nous profitons de nos séjours à Nantes pour prendre, à notre retour, le chemin des écoliers. Flâner sur les bords de Loire est un de nos détours préférés.

C'est donc par une journée bien froide de décembre mais réchauffés par les rayons bienfaisants d'un pâle soleil d'hiver et sous un ciel lumineux que nous avons pris de temps d'une promenade ligérienne.  Nous avons fait étape à Bouchemaine. 

Bouchemaine est un petit village qui s'est développé à l'embouchure de la Maine qui arrose la ville d'Angers et la Loire qui coule tranquillement depuis Tours.

 C'est une petite ville qui a depuis longtemps attiré les angevins aisés qui s'y faisaient construire des résidences secondaires où ils profitaient de la douceur du paysage et, en été, de la fraicheur du fleuve. 

Ces jolies maisons du siècle dernier sont particulièrement nombreuses au lieu-dit "La Pointe". Elles éclatent de blancheur grâce à la pierre de tuffeau extraite dans les caves du saumurois non loin d'ici, et prennent des allures de petits châteaux avec leurs tours et leurs clochetons ou bien, révèlent une architecture moderne largement ouverte sur le paysage. Elles ont toutes beaucoup de charme. Elles sont entourées de magnifiques jardins dont les arbres centenaires sont devenus si hauts qu'ils contrastent avec la végétation des rives du fleuve.

Si aujourd'hui encore, quelques barques de pêcheurs flottent au gré du courant, le port de Chantourteau  a été depuis le Moyen-Age un port très important sur la Loire, en amont de Nantes. 

Plusieurs digues avaient été construites pour protéger la flotte des chalands des crues et des courants souvent violents et imprévus de la Loire.

Si La Loire donne l'impression d'un fleuve placide, elle peut également être tumultueuse et dangereuse car ses bancs de sable se déplacent sans cesse.

Les barques chargées des pierres de tuffeau naviguaient entre Saumur et Nantes sur des barques à fond plat.  Ce transport employait une importante main-d'oeuvre car les pierres étaient débarquées à dos d'hommes.

 La navigation était une source de revenus très importante pour la population. Il faut imaginer qu'en 1837, trois mille bateaux naviguaient sur la Loire entre Orléans et Nantes, transportant les vins de Loire, le renommé vinaigre d'Orléans, les pierres de tuffeau et d'autres denrées et matériaux qui étaient acheminés vers Nantes pour être embarqués vers l'Amérique.

L'orientation Est-Ouest du fleuve favorisait la navigation en profitant du courant à la descente et des vents d'Ouest à la remontée.

Il n'y a plus de chalands ni de futreaux sur la Loire, juste quelques sapines, ces petites barques légères, rapides sur le courant mais  incapables de remonter le fleuve. On ne prenait pas la peine de leur faire remonter le courant, on les détruisait à l'arrivée pour servir de bois de chauffage. Désormais ces petites barques ont un petit moteur. Les pêcheurs naviguent discrètement du lever du soleil à la tombée de la nuit à la recherche d'un précieux butin, un sandre de Loire qui, accommodé au beurre blanc, fera le bonheur des restaurants gastronomiques du coin. 

C'est avec cette vue apaisante de la Loire que je vous souhaite une belle semaine.

Merci de votre passage par ici. Prenez soin de vous et préparez de belles fêtes.