Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Céret est une petite ville des Pyrénées orientales, blottie au pied des Albères et située juste à l'entrée de la vallée du Vallespir. Tout, ici, respire la tranquillité des villes du Sud.
Nous aimons y flâner en fin d'après-midi. Le boulevard du Maréchal Joffre est ombragé de hauts platanes. (Joseph Joffre, héros de la première guerre mondiale est né tout près à Rivesaltes. )
Le musée d'art moderne abrite des collections permanentes où Picasso occupe la première place (aux côtés de Chagall, Matisse, Miro, Soutine et bien d'autres) avec une collection de 28 coupelles sur le thème de la corrida et des collections temporaires (en ce moment Joan Ponç)
Les façades des maisons des boulevards modernes sont joliment colorées de teintes chaudes
souvent avec recherche et élégance.
En levant le nez on découvre ici où là des fenêtres joliment fleuries ou des peintures sauvages très réussies.
Il faut quitter les boulevards pour trouver l'âme de la ville.
On arrive à la place des neuf jets qui présente une belle fontaine de marbre qui porte, bien sûr, le nom de fontaine aux neuf jets. Son histoire mérite qu'on s'y attarde un peu.
Classée monument historique en 1910, sa construction remonte au XIVème siècle. Un siècle plus tard, les royaumes d'Aragon et de Castille s'unissent et le roi d'Aragon fait ajouter à son sommet un lion symbole du royaume. Le lion tourne alors la tête vers l'Espagne toute proche.
Après le traité des Pyrénées qui délimite les frontières avec l'Espagne, Céret devient française. Le roi Louis XIV fait retourner la tête du lion pour qu'il regarde vers la France et y ajoute l'inscription en catalan "Venez Céretans, le lion s'est fait coq".
Abîmé en 2011, la fontaine a retrouvé son lion depuis et...il a été replacé dans sa position d'origine. Il regarde à nouveau vers l'Espagne. De quoi en perdre le Nord!
C'est une curieuse "petite histoire" qui prend tout son sens dans la "grande Histoire".
Remaniée et agrandie, cette belle place un lieu prisé des touristes et des céretains qui aiment s'y s'attarder lorsque le temps le permet.
De place en rue, de rue en venelle, on arrive forcément aux remparts et à la majestueuse porte d'Espagne qui s'ouvre largement sur la place Pablo Picasso.
Cette place ombragée est en effectivement liée directement avec le peintre. Aujourd'hui, c'est une curieuse mais très élégante fontaine qui célèbre le peintre.
Il y a quarante ans, le 20 septembre 1953, Picasso revenant d'une corrida s'est attablé avec deux amis à la terrasse du "Grand café" alors situé sur cette place. Le peintre prend une feuille blanche et dessine une ronde de sardane puis y ajoute une colombe de la paix. Il offre ce dessin à ses amis communistes qui, par la suite en firent don au musée d'art moderne de la ville.
Photo La Dépêche
C'est cette sardane qui est représentée sur cette fontaine.
Juliette et Jacques Damville, deux sculpteurs ont voulu célébrer le peintre en créant une fontaine très recherchée.
La promenade se poursuit par des rues fleuries.
Et puis c'est une vitrine peinte qui nous rappelle que Dali est aussi passé à Céret. Il vante (non pas du chocolat Lanvin) une production locale très spécialisée, les cerises.. En cette mi-mai, elles commencent à être bien mûres et elles sont délicieuses. Les étals des producteurs le long de la route nous appellent comme autant d'aimants et nous en faisons une consommation disons... conséquente pour un maximum de plaisir.
Céret a de multiples visages et mérite plusieurs visites. Nous y reviendrons.
Merci de votre visite. Passez une belle semaine et faites de belles balades.