Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Des façades à volutes, un beffroi qui veille sur la ville, nous sommes bien à Arras, une ville qui a souffert d'un passé tumultueux mais qui, après une reconstruction respectueuse, présente désormais une unité architecturale remarquable.
Je parle rarement des visites que nous avons faites dans les villes, préférant généralement m'attarder dans nos jolis villages ou nos belles montagnes mais Arras est une ville séduisante. Nous n'y avons pas passé suffisamment de temps pour tout visiter mais ce que nous y avons découvert nous donne envie d'y revenir.
Au sommet du beffroi, l'emblème de la ville dont le nom ancien est d'Atrecht veille sur la cité et lui rappelle son passé aux influences multiples.
La Grand Place
L'endroit incontournable d'Arras est sa Grand Place. C'est un immense espace minéral comme ceux qu'on rencontre dans les grandes villes des Flandres. Avec ses 184 mètres de long et 96 mètres de large, la place accueille depuis un millénaire toutes les événements importants de la cité.
Si la plupart du temps, elle est un vaste parking en cœur de ville, elle est aussi le lieu d'un important marché deux fois par semaine et pendant le mois de décembre, elle se transforme en un immense marché de Noël. Ce matin de mai, nous avions la chance de pouvoir l'admirer presque sans voiture.
La place existe depuis le XIème siècle. Elle était le Grand Marché. Au Moyen-Age ce sont les tournois et les jeux équestres qui s'y déroulaient. On y recevait aussi les hôtes illustres.
Dans un angle, une maison attire l'attention par sa construction différentes en plusieurs points. Elle est construite en briques rouges et a un fronton en gradins (ou à pas d'oiseaux).
Située au numéro 48, c'est la première maison construite sur cette place. Aujourd'hui elle est toujours un hôtel et a gardé son nom des trois lupars ( trois léopards).
Pendant la première guerre mondiale, l'armée allemande a bombardé le centre d'Arras laissant la place en champs de ruines. Seule la maison des "trois lupars" est restée intacte.
C'est l'architecte Pierre Paquet qui a été chargé de la reconstruction de la place. Quinze années seront nécessaires pour lui redonner tout son lustre. Derrière les façades dont le style a été respecté, les aménagements intérieurs ont été modernisés.
La plupart des maisons présente des pignons à volutes dans le style baroque flamand. Elles sont construites sur des sous-sols à plusieurs étages et ce sont au total 155 maisons qui sont classées monuments historiques.
Au Moyen âge seules les maisons des deux places, occupées par des marchands, étaient autorisées à avoir "pignon sur rue" . Les marchands étaient nombreux et très spécialisés Le verdurier vendait des légumes, le maselier de la viande mais le veslier vendait exclusivement du veau, le coquetier vendait les oeufs et le claveteur des clous. Je ne conaissais pas tous ces métiers anciens, et vous?
Construites en bois et en torchis, elles étaient sujettes aux incendies. Au XVI siècle la ville tomba sous l'influence de l'espagnol Charles Quint. Il exigea que les maisons soient reconstruites en pierres pour mieux résister au feu. Ce qui fût fait depuis 1701.
Entre la grand place et la petite place devenue la "Place des Héros", la courte rue de la Taillerie offre, elle aussi une unité parfaite. Son nom vient de la taille des draps.
Au Moyen-Age, elle abritait la halle aux draps. Les draps d'Arras étaient connus bien au delà de nos frontières. Les drapiers avaient l'obligation de mesurer les draps pour en établir la taille ( mot encore utilisé, on parle de la taille d'un drap) et d'y apposer un plomb.
On fabriquait à Arras des tapisseries de haute lice appelés Arras en Angleterre, Arrazzo en Pologne ou Arrazzi en Italie où elles étaient très appréciées. Fabriquées en fils de laine et mêlées de fils d'or ou de soie elles sont devenues synonyme de tentures.
Après le siège de Louis XI les ouvriers ont émigré vers les Flandres voisines et on parlera désormais de tapisseries des Flandres.
Dominée par le beffroi, c'est la place la plus animée d'Arras. Longtemps nommée la Petite Place en référence à sa voisine la Grande Place, elle a été rebaptisée "Place des Héros" en hommage aux résistants fusillés pendant la seconde guerre mondiale.
Le beffroi et l'hôtel de ville ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Avec 225 bâtiments classés monuments historiques, Arras est la ville qui compte le plus de monuments classés de France Si elle n'est pas la plus grande ville du Pas de calais -c'est Calais- elle fait partie de l'aire métropolitaine de Lille qui n'est située qu'à 45 kilomètres et rassemble près de 4 millions d'habitants.
Du sommet du beffroi, depuis 1554, les guetteurs observaient les éventuels envahisseurs.
Le beffroi cache l'entrée d'un vaste système de couloirs et de caves construit dès le IXème siècle. Si elles ont longtemps servi et servent encore de caves pour les commerçants et artisans, elles ont aussi servi de lieux de protection pour la population pendant les nombreuses invasions subies par les habitants.
Arras fût un champs de ruines après la première guerre mondiale.
La reconstruction a respecté le style initial et c'est ce qui donne tout son charme à Arras.
En poursuivant notre balade, nous arrivons à l'hôtel de Guines. C'est un bel hôtel particulier construit pour le premier Président du conseil d'Artois.
Il est devenu un lieu important pour la création artistique de la ville.
L'abbaye Saint-Vaast installée depuis 667, reconstruite au XVIIIème siècle puis au XXème accueille désormais le musée des Beaux-Arts.
La cathédrale Notre Dame d'Arras ayant été détruite pendant la Révolution, c'est l'églisse abbatiale Saint Vaast qui devint la nouvelle cathédrale d'Arras. A nouveau détruite en 1915, elle a été restaurée en préservant son style classique.
Il est amusant de penser que deux personnages célèbres ont pu se croiser dans les rues d'Arras car ils habitaient le même quartier Ce sont Robespierre, l'homme politique et Vidocq le célèbre détective privé nés respectivement en 1758 et 1775.
Nous devons reprendre la route car notre route est longue mais c'est avec regret que nous quittons cette cité animée, jeune et attachante. Il nous reste beaucoup à voir, le beffroi, les bogues, la citadelle, les carrières Wellington, les nombreux hôtels particuliers. Nous reviendrons.
Avant de nous séparer, vous pourriez aimer prolonger votre balade dans les Hauts de France (liens au dessous).
Merci de votre passage sur mes pages, prenez soin de vous et faites de belles balades.
Nous devons reprendre la route car notre route est longue mais c'est avec regret que nous quittons cette cité animée, jeune et attachante. Il nous reste beaucoup à voir, le beffroi, les bogues, la citadelle, les carrières Wellington, les nombreux hôtels particuliers. Nous reviendrons.
Avant de nous séparer, vous pourriez aimer prolonger votre balade dans les Hauts de France
Merci de votre passage sur mes pages, prenez soin de vous et faites de belles balades.
La Cité des électriciens de Béthune-Bruay (62) - Une belle journée ici ou là
Tout près de Béthune, sur la commune de Bruay la Buissière, un lieu appelle notre mémoire à se souvenir de ceux qui ont vécu là pendant cent cinquante ans. . Construite à partir de 1856, la...
https://unebellejourneeicioula.com/2021/05/la-cite-des-electriciens.html
Après avoir passé quelques semaines en Val d'Aoste, C'est maintenant plus au Nord que je vous emmène, dans les Hauts de France. Au printemps dernier nous étions amenés à faire un déplacement...
https://unebellejourneeicioula.com/du-cap-blanc-nez-au-cap-gris-nez
Le Mémorial national du Canada de Vimy, (62 Pas de Calais) - Une belle journée ici ou là
Je vous emmène aujourd'hui vers un lieu de mémoire où le silence résonne comme un coup de canon, où le vent a l'odeur de la poudre et où l'émotion ravive le souvenir. Il faisait beau ce mati...