Horace Benedict de Saussure et le Mont-Blanc à Chamonix (74)

22.08.2021

Voilà un article retrouvé , par hasard, dans les profondeurs du dossier "Brouillons". Il date un peu mais j'ai eu plaisir à me souvenir de cette peinture découverte à Chamonix lors d'un court séjour. Lui voici donc une nouvelle vie.

Nous avons donc fait, le long de la rivière, une curieuse rencontre, celle d'un homme en belle tenue, un piolet à la main, regardant en direction du Mont Blanc. Il mérite qu'on s'attarde un peu sur la passion de sa vie : le Mont-Blanc.

Le regard tourné vers les sommets, à quoi peut bien penser Horace Benedict de Saussure, ce scientifique suisse passionné de recherche et de montagne ?

Il rêvait probablement de mesurer le Mont-Blanc mais pour cela, il fallait l'escalader et inventer les instruments de mesure nécessaires..

Mais comment gravir cette montagne inaccessible? Personne ne l'avait fait. Il ne sais pas très bien comment s'y prendre et ne pense pas pouvoir le faire seul. En 1760, il annonce qu'il donnera une prime à celui qui gravira le premier ce sommet exceptionnel. La somme est coquette (20 thalers). Des affiches sont installées dans toutes les paroisses de la vallée de "Chamouni".

Les essais furent nombreux, les échecs aussi. Le Mont-Blanc demeura invaincu pendant 26 ans. Mais, le 7 août 1786, le docteur Michel-Gabriel Paccard et Jacques Balmat, un cristallier (homme qui cherche des cristaux précieux dans les roches) un homme costaud de Chamonix réussirent l'ascension du sommet. C'était leur seconde tentative.

La statue où l'on voit Jacques Balmat pointer du doigt le sommet du Mont-Blanc commémore ce moment.

Promesse tenue, Horace Benedict de Saussure verse la somme d'argent et s'engage l'année suivante dans l'ascension du Mont Blanc dans l'ascension avec 17 hommes, du matériel et un équipement volumineux.

Ce notable suisse n'envisage par de se priver de confort. Son bardas comprend : 2 redingotes vertes, 2 cravates, 5 chemises de jour et 4 de nuit, un lit avec matelas et rideau, des bas de "soye" et des pantoufles. Quant' à l'équipement, il est apporté en double exemplaire, au cas où certains se seraient abimés pendant le transport. Il faudra trois jours pour que hommes et matériels parviennent au sommet.

Le 3 août 1787, il arrive enfin au sommet du Mont-Blanc mais, en proie à un terrible mal des montagnes, il a du mal à savourer sa réussite et ne parvient pas à faire toutes les mesures qu'il avait prévu de réaliser.

Les études et calculs qu'il effectue vérifient cependant ses hypothèses et Il donne comme hauteur du Mont Blanc 4775 mètres ce qui n'est pas si mal pour l'époque.

Mais c'est surtout la vue qui se déploie sous ses yeux qui le séduit. Il en fera des descriptions tellement enthousiastes qu'une folie s'emparera des aventuriers du monde entier qui tenteront les ascensions de tous les hauts sommets. L'alpinisme était né.

Chamonix vit toujours, de et par l'alpinisme.

Sa passion pour la montagne fut telle qu'on le décrit comme "l'inventeur de l'alpinisme" , belle reconnaissance pour cet homme atteint de vertige.

Si en France on ne connait pas beaucoup cet homme, il est parfaitement connu en Suisse.

Il a longtemps orné des billets de banque suisses.

Il faisait partie de ces "savants universels" qui s'intéressaient à tout. Botaniste d'abord, il fut professeur de philosophie à 22 ans puis continua ses recherches en géologie, en physique et réfléchit aux méthodes d'éducation.

Pour en savoir davantage sur cet homme exceptionnel, le site du Collège de Saussure est particulièrement bien fait un clic ICI.

Merci de votre visite et faites de belles balades avec le beau temps revenu.

Tanielie

http://www.unige.ch/presse/static/ideesgenie/PDF20HBSAUSSURE.pdf

La tribune de Genève relate l'explot de Horace Benedict de Saussure