Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore
Ce premier week-end de novembre, c'étaient les grandes marées sur la côte atlantique. Quand on y ajoute de très belles journées ensoleillées et une fin de vacances de la Toussaint, c'était un cocktail gagnant pour passer une belle journée à la pointe de la Fumée à Fouras, qu'on soit amateurs de fruits de mer (ou pas), touristes ou fourasins toujours prêts à profiter de cet endroit, tellement particulier et attachant.
L'océan s'est retiré loin et le Fort Boyard nous semble exceptionnellement proche.
C'est aussi le cas pour l'île d'Oléron qui ferme le Perthuis d'Antioche. Le carrelet parait désoeuvré sans l'océan à ses pieds
Les pêcheurs à pied pressent le pas vers l'extrémité de la Pointe de la Fumée avec l'espoir d'une belle récolte d'huitres.
Ce 6 novembre la haute mer culminait à un coefficient de 108 ce qui ne se reproduit que rarement dans l'année.
D'innombrables naissains d'huitres se sont accrochés aux rochers. Cela donne un paysage grumeleux.
Un peu plus loin, les rochers ont laissé place à de vastes champs de mer cultivés par les ostréiculteurs qui y ont installé leurs sacs de naissains, posés sur des tables métalliques en longues lignes parallèles.
Au loin, on distingue la ville de La Rochelle.
Ce soir, il y aura des courbatures...!
Mais il n'y a pas que les pêcheurs qui profitent des grandes marées, les ostréiculteurs se pressent pour ramasser les sacs de naissains arrivés à terme et c'est un ballet incessant de tracteurs lourdement chargés qui animent la langue de terre.
La conchyliculture qui regroupe l'ostréiculture (culture des huitres) et mytiliculture (culture des moules) est l'activité principale de Fouras.
C'est un paysage singulier.
Fouras est le premier centre français de captage de naissains d'huitres et ce n'est pas nouveau puisque la culture de l'huître sur ces rochers date de 1925.
Les coupelles sont colonisés par les larves d'huitres qui en trois semaines vont donner les naissains. Elles vont mettre neuf mois pour atteindre la taille qui permettra de les détacher de leur support (le détroquage). Elles seront ensuite élevées dans des bassins d'eau de mer Le chemin vers nos assiettes est long et le travail des conchyliculteurs suit de nombreuses étapes de manutention.
schéma issu du site http://www.rdvartsculinaires.com/
On approche du Fort Enet et l'île d'Aix avec ses deux phares blancs et rouges semble à portée de main.
C'est le Fort Boyard qui m'étonne le plus. Il parait si près. Derrière lui, c'est l'île d'Oléron.
Deux forts, si proches l'un de l'autre? Cela pose question.
Un (tout petit) peu d'histoire
C'est en 1810 que Napoléon commande la construction d'un fort sur le rocher d'Enet entre Fouras et l'île d'Aix. Terminé en deux ans, il est rapidement occupé par l'armée française. Son but : protéger la rade d'Aix. S'il a, plus tard servi de prison, il est classé monument historique depuis 1994 et c'est aujourd'hui une propriété privée qui est parfois ouverte aux visiteurs.
Mais pourquoi ce fort a-t-il été construit si rapidement? C'est l'affaire des brûlots qui en a été à l'origine.
La construction de Fort Boyard se poursuivra jusqu'en...1857. Bien des choses auront changé entre temps et il n'aura jamais l'occasion de jouer son rôle protecteur.
Il fût un gouffre financier à son époque mais aujourd'hui il est célèbre dans le monde entier. 70 pays ont diffusé le célèbre jeu et, en France, cela fait 32 saisons que nous entendons les énigmes du Père Fouras. Pas sûr que Louis XIV qui en eut l'idée le premier, ait vu les choses de cette manière!
Les voici aujourd'hui, Fort Boyard, Fort Enet et à droite l'île d'Aix et son Fort de la Rade
La mer commence doucement à remonter, nous venons de parcourir plus de trois kilomètres (aller et retour) sur un chemin boueux mais les yeux remplis de belles images, les poumons pleins d'air iodé mais l'estomac creux. Il nous reste à terminer cette belle balade par quelques belles huitres et une chaudrée fourasine, soupe de poissons traditionnellement confectionnée avec les poissons invendus mais désormais améliorée par des poissons nobles.
dans un restaurant traditionnel,
comme l'ont fait avant moi, mes parents, mes grands parents.
Les grandes marées à la Pointe de la Fumée étaient un incontournable des sorties familiales.
La marée remonte, Fort Enet et le carrelet ont les pieds dans l'eau. Le chemin va bientôt disparaitre jusqu'aux prochaines grandes marées.
Les journées sont belles en ce moment. Profitons du soleil même si les nuits sont fraiches.
Passez une belle journée ici ou là! Merci de votre visite.