Argentat et ses maisons à bolets (Corrèze - 19)

La Dordogne est une rivière attachante. Nos avons, à chaque visite, envie de nous attarder un peu sur ses quais, ces quais qui attirent tant les touristes les jours d'été mais qui, en ce jour de printemps sont vides. Tout ce bel endroit est pour nous.

Une gabare, remise en état, est amarrée sur le quai  des gabariers pour rappeler l'intense activité de batellerie qui animait la ville jusqu'au XXème siècle. 

Les maisons à bolets s'alignent, face au soleil et à la rivière. Ces bolets là n'ont rien à voir avec les champignons délicieux qu'on ramasse en forêt. C'est le nom donné à l'escalier et la galerie de bois qui longe chaque façade. 

Ces maisons étaient habitées par les gabariers. Le logis occupait l'étage, matériel et marchandises étaient conservés au rez-de-chaussée.

Depuis le VIIIème siècle, la Dordogne a permis de transporter, de l'Auvergne vers l'Aquitaine, les produits locaux mais surtout le bois de chêne destiné à la fabrication des barriques destinées aux vins de Bergerac : des merrains (les douves) et des piquets de bois pour les vignes  : des carcassonnes  les échalas).

Compte tenu de leur lourd chargement, les gabares, des barques à fond plat, n'effectuaient le transport que dans le sens du fil de l'eau et seulement lorsque le courant était suffisant, périodes appelées les "eaux marchandes". Elles se produisaient aux crues de fonte des neiges ou aux crues de l'automne soit environ une trentaine de jours par an.

Ce laps de temps  très court exigeaient beaucoup d'embarcations et ce sont 300 gabares qui prenaient le fil de l'eau chaque année.

Les gabares avec leur équipage de quelques hommes seulement, mettaient environ 5 jours pour atteindre leur destination. Leur précieuse cargaison était vendue et livrée à l'acheteur puis l'embarcation était démontée et vendue à bas prix pour terminer en bois de chauffage.

Et que devenez les hommes?

Et bien les hommes rentraient chez eux à pied. Le chemin de fer a simplifié les transports mais aussi fait disparaitre une foule de petits métiers. L'activité de certaines villes en ont profondément modifiées. C'est le cas d'Argentat.

Aujourd'hui les rives de la Dordogne et les embarcadères n'accueillent plus que des barques de pêcheurs ou les canoës des touristes. Le plaisir a remplacé le travail.

Je vous laisse sur cette image du printemps vert tendre, en bordure de Dordogne.

Je vous souhaite de très belles balades de printemps.