Le château de Chamarande et son "jeu d'Oye" (91)

Une fois n'est pas coutume, je ne vous emmène ni dans les Alpes, ni sur la Côte Atlantique mais dans dans la région parisienne pour y découvrir, dans un parc, un espace peu commun puisqu'il n'en existe plus que deux en France.

Le premier est installé dans le parc du château de Chantilly, le second dans celui du château de Chamarande en Essonne, je veux parler d'un "Jeu de l'Oye" géant et champêtre.

 Le château de Chamarande est situé à une quarantaine de kilomètres au Sud de Paris dans le département de l'Essonne.

Construit sous  Henri IV et agrandi dans un pur style Louis XIII au milieu du XVIIème siècle, le domaine appartient désormais au département de l'Essonne qui y a installé ses Archives départementales et propose des expositions d'art moderne. 

Le château est construit en bordure du village et de l'église.

La pluie annoncée ce jour là, nous a incités à commencer la visite par le parc et nous avons bien fait car elle est arrivée lorsque nous pénétrions dans le château. Nous avons pu ainsi terminer tranquillement notre visite à l'abri.

Le parc, mi prairie, mi boisé, est très agréable et on y passe un agréable moment, probablement meilleur encore par une journée ensoleillée.  

L'art moderne y côtoie les folies anciennes comme ce trianon ou encore l'orangerie qui voisine avec l'église paroissiale. 

Du fond de la prairie, le château de briques rouges se dessine sur un rideau d'arbres pluri centennaires. 

Pour l'instant, nous suivons un joli sentier dans les bois à la recherche du jeu de l'oye. 

On arrive dans une clairière flanquée en son centre d'un socle de ciment et des restes de quatre colonnes qui avaient soutenu une construction en forme de temple destinée à abriter les joueurs en cas d'orage (nous en aurions bien eu besoin!)

Au XVIIIème siècle, quelques rares parcs de châteaux abritaient des jeux de l'oie géants pour permettre aux chatelains et à leurs invités de meubler leurs journées par des activités de plein air. 

Les valets remplaçaient les pions et jouaient le rôle des "oies". Les dés étaient volumineux, taillés dans des morceaux de bois évidés pour les rendre plus maniables. 

Les allées enroulées en spirale vers le "temple" sont ponctuées de pierres plates gravées des mots  du jeu : oie" mort" prison"  et de tous les numéros jusqu'au 63. 

Les pierres "oies" sont placées de 9 en 9 et indiquent les positions protégées.

On peut aussi avoir la chance de tomber sur la pierre "Rejouer"

Parfois le tirage est moins heureux et on tombe sur la case "Mort". Alors là, rien ne va plus!

Un plan daté de 1742, une ébauche de la remise en état et une vue aérienne, nous aident à mieux nous représenter le parcours.

Le bosquet a été rénové et replanté il y  quelques années mais il a été probablement mieux soigné et entretenu au XVIIème. On ne distingue plus qu'avec peine les pierres grises qui marquent les "cases" du jeu.

Je jouais avec ma grand-mère des parties que je trouvais interminables et j'avoue que je ne me souvenais plus des règles du jeu. A les relire, je les trouve compliquées et je comprends maintenant pourquoi ce jeu ne me passionnait pas!

Si cela vous dit.... voici la règle du jeu.

Le Jeu de l'oie est un jeu de société où on déplace les pions en fonction du résultat du jet de deux dés. Traditionnellement, le jeu comprend 63 cases disposées en spirales enroulée vers l'intérieur. Le but est d'arriver le premier à la dernière case en respectant les pièges.

Le premier coup décide de celui qui va commencer.

L'oie signale les cases fastes disposées de 9 en 9. Nul ne peut s'arrêter sur ces cases bénéfiques et on double alors le jet.

Qui fait 9 au premier jet, ira au 26 s'il l'a fait par 6 et 3, ou au 53 s'il l'a fait par 4 et 5.

Qui tombe à 6, où il y a un pont, ira à 12

Qui tombe à 19, où il y a un hôtel, se repose quand chacun joue deux fois.

Qui tombe à 31, où il y a un puits attend, qu'on le relève

Qui tombe au 42, où il y a un labyrinthe, retourne à 30

Qui tombe à 52, où il y a une prison, attend qu'on le relève.

Qui tombe à 58, où il y a la mort, recommence.

Le premier arrivé à 63 dans le jardin de l'oye gagne la partie à condition de tomber juste, sinon, il retourne en arrière sur autant de cases qu'il a à parcourir

Si un joueur tombe sur une case déjà occupée par un joueur il renvoie de dernier à la case d'où il est parti. Il ne peut y avoir qu'un joueur par case.

Heureusement, sur les jeux de table, les dessins aident les enfants à respecter la règle qui parait bien compliquée.

De nos jours des jeux de l'oie géants sont reconstitués pour servir de support d'activités collectives lors d'incentive et de formations à l'esprit de groupe.

Merci de votre passage sur mes pages et de vos commentaires.

Passez une belle et bonne journée ici ou là...

Comments

[Yan]

Un lieu que je connais très bien. Le parc est immense et permet de magnifiques balades. Merci pour le partage ;-)

[virjaja]

c'est super ça, jolie découverte, merci, et en plus dans un beau décor, le château à l'air très beau. ça devait être drôle de les voir jouer à l'époque!! gros bisous. cathy

[manou]

Moi aussi je jouais à ce jeu quand j'étais petite mais je ne me souviens pas de l'avoir trouvé compliqué, par contre je n'aimais pas perdre vu que j'étais la dernière de la famille forcément cela m'arrivait souvent !! Mais figure-toi que j'ignorais qu'il existait ainsi un jeu de l'oie géant dans ce parc superbe où les familles doivent avoir du plaisir à se rendre durant leur temps libre. Merci pour ce partage et pour la balade :)