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Des balades, des voyages, ici ou là , au jour le jour avec pour seule envie de s'émerveiller encore et encore

Sur la Loire, le pont-canal de Digoin (Saône-et-Loire - 71)

Nous voici en Bourgogne, dans le département de la Saône et Loire, juste à la limite de l'Allier et de la région Auvergne. La journée étant particulièrement chaude, nous cherchions à faire une pause pendant notre long trajet vers les Alpes. Digoin, sur les bords de Loire allait nous offrir une étape fraicheur agréable.

La Loire à Digoin

Digoin m'évoque les assiettes en faïence colorée de nos grands-mères et je me souviens des bols du petit déjeuner décorés de roses dans lesquels je savourais mon chocolat lorsque j'étais en vacances chez ma grand-tante.

Je pensais que nous pourrions en profiter de notre arrêt pour visiter l'usine mais j'allais apprendre que la fayencerie de Digoin avait été fermée, deux mois plus tôt, par décision du tribunal administratif. Après des années chaotiques, l'entreprise, d'abord achetée par des anglais pour une bouchée de pain, puis revendue à d'autres anglais et enfin re-revendue pour 5000€, c'est à dire proche de l'euro symbolique à des chinois, a dû fermer ses portes. C'est encore un savoir-faire qui nous a échappé. Cette situation me désole chaque fois davantage. 

Faute de visite de la fayencerie, nous avons profité d'un peu de fraicheur et découvert un bel ouvrage, le pont-canal.

Digoin

Digoin est une petite ville (8000 habitants) que les romains nommaient Dénégotis, c'est avant tout une cité d'eau. Elle s'est développée aux confins des vallées de cinq rivières : la Loire, l'Auroux, l'Arconce, la Bourbince et la Vouzance.  Si, les romains avaient déjà canalisé l'Arroux, une rivière affluente de la Loire, pour faciliter le commerce avec Augustonum  (Autun),  au XVIIIe siècle et pour répondre à l'industrialisation de la région, trois canaux ont été creuses, venant construire un réseau complet de voies navigables : le canal latéral à la Loire, le canal de Digoin à Roanne, le canal du Centre.  Il en résulte que, pour arriver au centre-ville de Digoin et de quel côté qu'on vienne, il faut obligatoirement traverser un pont. Dans un rayon de 6km autour de la ville, on compte 100 km de rives pour le bonheur des pêcheurs. 

Et, fait inhabituel pour une ville, elle tire son nom d'un objet de batellerie, le "digoin" qui est une sorte de petite hache utilisée par les bateliers et les cordiers. 

 

L'ouvrage majeur de Digoin est son-pont-canal qui, bien que moins célèbre que son voisin le pont-canal de Briare, est imposant et remarquable. Il fait partie des premiers grands ponts-canaux de France.

Photo à Digoin (71160) : Le pont canal - Digoin, 325470 ...

Avec ses 243 mètres de long, le pont-canal enjambe la Loire grâce à ses onze arches de 16m d'ouverture, solidement ancrées sur des piles qui s'enfoncent de 3m sous le niveau de la Loire.

Le pont-canal de Digoin

C'est un jeune ingénieur, Pierre Jullien qui en a dirigé la construction entre 1834 et 1838. 

Une anecdote a marqué son inauguration en 1838. Les premiers bateaux qui ont traversé le pont se sont tous arrêtés en son milieu et ont partagé un banquet organisé pour l'occasion. Ce qui ne s'est jamais reproduit depuis, car il est désormais interdit de stationner sur le pont.

Le pont-canal de Digoin 71

Le canal parait étroit mais il est construit selon le gabarit Freycinet qui impose une largeur de 6m et une profondeur de 2.30m. 

Le pont-canal de Digoin permet une liaison entre le canal latéral à la Loire, le canal du centre et le canal de Roanne à Digoin et au delà avec le canal de Bourgogne, l'Yonne et la Seine et Paris.

Fichier:Voies navigables region Centre bourgogne.jpg

Les rives du canal sont agréablement ombragées et offrent un belle promenade aux digoinais.

L'écluse qui termine le pont-canal, ouvre la voie vers le canal de Roanne à Digoin. Elle est très sollicitée par des embarcations de vacanciers et les manœuvres sont toujours intéressantes à regarder. 

 

 

 

Les écluses se succèdent le long des rives du canal de Roanne à Digoin.

 

 

Ecluse des Bretons sur le canal de Roanne à Digoin

Nous somme frappés par l'importance des herbes qui flottent à la surface et nous comprenons mieux l'origine des tas d'herbes aquatiques entassées à proximité des écluse.

 

Ces brassées d'herbes sont des lianes qui s'appellent myriophile. Ces herbes étaient utilisées pour décorer les aquariums. arrivées dans la nature, elles trouvent des conditions très favorables et se développent très vite, trop vite,  peut-être en raison d'une trop grande concentration en nitrates et de la chaleur des étés. Elles sont désormais interdites à la vente.

Des bateaux sont spécialement équipés pour couper ces herbes au ras du fond des canaux.  Le coût généré devient de plus en plus important. 

 

On trouve à différents endroits des vestiges rouillés des anciennes installations portuaires de transports par barges. Pourquoi ne pas réfléchir à retrouver cette forme de transport certes moins rapide mais plus écologique que nos hordes de camions polluants? 

Notre pause fraicheur s'était terminée ici, nous avions repris la route avec une température qui approchait 40° . Je dois avouer que, même si je suis généralement opposée la climatisation, je l'ai vraiment appréciée ce jour là.

Merci de votre passage chez moi et d'être arrivé jusqu'ici. Passez une belle journée, ici ou là et prenez soin de vous.

Tanielie

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E
Des balades en bord de Loire, je connais ayant habité la Loire.<br /> Mais ce coin là pas du tout.<br /> Les herbes sur les canaux, fleuve ou rivière sont impressionnant à certains endroits.<br /> Manque d'entretien et maintenant invasion.<br /> OK ! pour les bureaucrates (il en faut) mais le manque de travailleurs manuels est de plus en plus important et du coup, partout tout part en vrille...<br /> Comme ici sur le canal de la Robine. Grrr...<br /> Bonne journée et merci pour la jolie balade en bord de Loire
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M
Un grand merci pour la découverte de ce superbe pont-canal que je ne connaissais que de nom. Comme toi j'aurais adoré me balader en bordure et profiter de la fraicheur des lieux. Je connaissais de nom la faïencerie, quel dommage qu'elle soit fermée à présent, tout ce savoir-faire qui est perdu à jamais, cela me révolte d'y penser...bises et un bel après-midi au frais dans les Alpes j'imagine
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T
Merci de ton passage. Tu partages avec moi la désolation de nos savoir-faire perdus et arrivés... en Chine. Heureusement, la relocalisation d'entreprises réussit ici et là. Souhaitons qu'elle s'accentue. Ce sont mes filles qui sont dans les Alpes pour le moment mais j'attends avec impatience de leur succéder. C'est un bonheur chaque année renouvelé. Bises et très bon été altiligérien.
V
aussi beau qu'intéressant, merci, j'aime les canaux,et je découvre ce pont canal et cette ville! quelle tristesse que cette faïencerie ait fermé, je me souviens des assiettes si jolies!!! gros bisous. cathy
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T
Je crois qu'on a tous le souvenir d'assiettes de faïence décorées de roses ou de petites fleurs qu'elles soient de Gien ou d'autres faïenceries. Les canaux et les ponts-canaux ne sont plus utilisés que par les plaisanciers. Il serait temps de penser à leur redonner de la valeur par le transport de marchandises qui peuvent supporter le temps longs de ces voyages. il y en a. Juste la volonté de la faire... Bises et bel été dans le Sud